Une métropole… de quarante mille habitants

Cologne à la fin du Moyen-Âge

Martyre de Sainte-Ursule devant Cologne. Le tableau, peint vers 1411
Martyre de Sainte-Ursule devant Cologne. Le tableau, peint vers 1411, est contemporain de l’époque du roman et montre la ville vue du Rhin

L’essentiel de L’Herlequin, le premier volume de Là-bas sont les dragons, se déroule à Cologne, où le jeune Tilmann a pu être placé par son père comme palefrenier au sein de la commanderie de l’Ordre teutonique. On n’a aucune indication que le personnage historique de Tilmann ait effectivement passé sa jeunesse à Cologne. Mais situer le début de l’histoire dans cette ville remarquable était cohérent avec le parcours du chevalier Paul de Rusdorf, auquel le jeune homme va attacher ses pas, et qui est originaire de la région. Cette ville, qui est à l’époque la plus grande d’Allemagne, fournit un cadre propice à l’évocation d’institutions comme l’Ordre teutonique, la Ligue Hanséatique dont Cologne est une des quatre capitales, l’Université (dont il sera question dans le deuxième volume du roman), mais aussi le fameux carnaval de Cologne, encore aujourd’hui le plus couru en Allemagne.

Carte de Cologne par Arnold Mercator, 1570
Carte de Cologne par Arnold Mercator, 1570

Au début du XVe siècle, la ville compte quelque 40 000 habitants, ce qui en ferait aujourd’hui une bourgade moyenne. Mais à l’époque, le Saint-Empire n’ayant pas de capitale fixe, aucune ville allemande n’atteint les 100 000 habitants que l’on compte par exemple à Paris, Venise ou Milan. Cologne est, de fait, la ville la plus importante des pays allemands. Fondée par les Romains sur la rive gauche du Rhin, elle s’est étendue hors de l’enceinte primitive du camp romain, puis de sa première enceinte médiévale. Elle est le siège de l’archevêché du même nom, et l’archevêque (qui réside cependant à Bonn) est l’un des sept princes-électeurs du Saint-Empire, qui élisent l’Empereur.

Carte de Cologne par Mathieu Mérian, 1646
Carte de Cologne par Mathieu Mérian, 1646. La ville n’a pas beaucoup changé en deux siècles, si ce n’est la modernisation de ses défenses extérieures.

À l’intérieur de ses murs d’enceinte, la vieille ville est entourée de faubourgs qui restent assez ruraux, les habitations alternant avec des jardins, des champs et des vergers. Au sud (à gauche sur les cartes), on distingue le quartier Saint-Séverin, un des sites du roman. La ville est traversée du sud au nord (de la gauche vers la droite sur les cartes présentées ici) par l’ancienne voie romaine qui longeait le Rhin. Cet axe remonte depuis la porte Saint-Séverin, passe devant la commanderie teutonique (là où débute le roman) et les églises Sainte-Catherine et Saint-Jean, traverse la vieille ville et ressort par la porte Eigelstein.

Pour aller plus loin :

La page Wikipedia sur l’histoire de Cologne en français (la page allemande est cependant plus informée) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_Cologne

Un site très fourni sur la ville de Cologne au moyen-âge : http://www.koelnwiki.de/wiki/Das_mittelalterliche_K%C3%B6ln

La carte de Mercator de 1570 en haute définition, permettant de naviguer dans la ville : https://www.wdl.org/en/item/14390/view/1/1/