L’église et la commanderie Sainte-Catherine (Cologne)

Sainte-Catherine était une église de Cologne aujourd’hui disparue, qui jouxtait l’église Saint-Jean-Baptiste. C’était l’église d’une commanderie de l’Ordre teutonique relevant du bailliage de Coblence. Le roman débute dans cette commanderie, où Tilmann passe une partie de son enfance et de son adolescence.

La commanderie Sainte-Catherine était un établissement atypique. En effet, située dans une ville majeure du Saint-Empire, l’une des capitales de la Hanse, on s’attendrait à ce que qu’elle eût été choisie comme siège de bailliage. Retour sur l’installation de l’Ordre teutonique à Cologne.

La fondation en 1219

L’Ordre teutonique n’a pas encore d’établissement à Cologne, quand l’archevêque Engelbert I de Berg y fonde en 1219 un petit oratoire dédié à Sainte-Catherine, qui est élevé par les soins du magistrat de la ville dans le voisinage de l’église Saint-Jean-Baptiste. À l’époque, le site jouxte la porte Saint-Jean, l’une des portes dans l’enceinte de la ville, donnant à l’extérieur sur le quartier Saint-Séverin.

Église et commanderie teutonique Sainte-Catherine sur le plan de Mercator de 1571
Le quartier Saint-Séverin (en vert) et l’église et la commanderie Sainte-Catherine (en rouge), à l’intersection entre le quartier Saint-Séverin et la ville proprement dite, sur le plan de Mercator (1571)

Les privilèges liés au quartier Saint-Séverin

Un bourgeois de Cologne, Heinrich Halverogge, fait donation à l’oratoire d’un hospice dont le service est confié aux hospitaliers de l’Ordre teutonique. Comme la fondation se situe de part et d’autre du fossé qui sépare la paroisse Saint-Jean-Baptiste du quartier Saint-Séverin, il s’ensuit un conflit juridique : en effet, Saint-Séverin bénéficie d’importants privilèges et exemptions, dont l’hospice aimerait bien profiter également. Finalement, en 1220, l’hospice échoit en propriété à l’Ordre teutonique, qui y installe, côté Saint-Séverin, une commanderie. Celle-ci relèvera du bailliage de l’Ordre à Coblence.

Sainte-Catherine et Saint-Jean-Baptiste (Cologne)La commanderie bénéficie par la suite de dons en biens et droit de patronage. Dans la deuxième moitié du XIIIe siècle, une église remplace le petit oratoire. Les deux églises, Sainte-Catherine et Saint-Jean-Baptiste sont accostées l’une à l’autre. Leurs silhouettes associées sont très reconnaissables sur les gravures anciennes de la ville, comme celle d’Anton Woemsal ci-contre  (1531). Le service en est confié aux Carmélites en 1421. L’ensemble bénéficie encore de travaux d’extension au milieu du XVe siècle.

La commanderie et les bâtiments conventuels étaient situés au sud de l’église, de l’autre côté de la rue marquant l’ancien fossé. Sur le plan de Mercator de 1571, on remarque une passerelle enjambant la rue pour accéder directement de la commanderie à l’église.

Commanderie et église Sainte-Catherine (Cologne)
Église et commanderie teutonique Sainte-Catherine sur le plan de Mercator de 1571 (détail)

En 1600, l’Ordre teutonique déplacera finalement le siège du bailliage de Coblence à Sainte-Catherine. Au moment de sa sécularisation en 1798, la commanderie possédait une vingtaine de maisons, autant de fermes, un moulin et plus de deux mille hectares de terres.

Références :

Paul Clemen (Hrsg.), Die ehemaligen Kirchen, Klöster, Hospitäler und Schulbauten der Stadt Köln, Düsseldorf, 1937.

http://www.damian-hungs.de/geschichte/kommenden-des-deutschen-ordens/kommende-koeln-st-katharina/